On n’insistera jamais assez sur l’importance de socialiser un chien, particulièrement de ce format.
Le Danois est naturellement méfiant avec les étrangers et les nouvelles situations, c’est un chien qui a une nature prudente; une fois le processus de socialisation bien complété, il se révèle en général très ouvert envers les gens.
Il est souvent sensible et plus craintif envers les hommes.
La socialisation doit débuter chez votre éleveur; ce dernier doit s’assurer que les chiots sont en contact avec de multiples personnes de tous âges des deux sexes. Mais, plus important encore; ces situations doivent être des situations plaisantes où le chien se sent en sécurité malgré la nouveauté de la situation. Les chiots ne naissent pas sociables, on leur apprend à le devenir par des expériences positives dans leurs interactions avec les humains et autres animaux. Ils apprennent aussi en imitant leur mère et en interagissant avec leurs frères et soeurs. Oui la génétique joue un rôle, mais bien des gênes peuvent se gérer par un entrainement adapté. La socialisation est une grande partie de ce processus.
Pratiquement tous les béhavioristes canins s’entendent pour dire que les 3 premiers mois de vie sont cruciaux dans le développement du chien; lorsque les choses sont bien faites à ce stade, le futur augure bien. Lorsque des problèmes de peur surgissent plus tard, suite à de mauvaises expériences ou une socialisation bâclée, on parle d’une réhabilitation à long terme coûteuse et très exigeante, voire dangereuse dans certains cas. Un bon départ, ça évite tellement d’ennuis par la suite!
Les cours de maternelle sont de bons endroits, mais une heure par semaine, ça ne suffit pas, loin de là. Les parcs à chiens ne sont pas non plus une solution fiable.
Mais, COMMENT procéder? Imposer des situations trop stressantes pour le chien, ce n’est pas le socialiser. C’est le traumatiser. Trop souvent, on entend »pourtant, je l’ai amené partout, je ne comprends pas sa crainte! »… Oui le chien a été exposé, mais les nouvelles situations n’ont jamais été introduites de manière à ce que le chiot les associe à des expériences plaisantes. Par exemple:
- vous promenez votre chiot. un groupe d’enfants excités vous voit et se précipite vers vous en poussant des cris aigus d’excitation. Votre chien se replie sur lui-même et démontre de l’inconfort. Sa posture est raide, il se lèche les babines (indicateur de stress), sa croupe s’affaisse sous lui. les enfants arrivent vers lui, le caressent, le prennent par le cou, lui tapotent la tête, etc. Pendant tout ce temps, le chiot demeure stressé, et il ne peut se sauver car il est tenu par une laisse. Avec des situations comme celle-là, le chien ne va pas associer les enfants à des expériences positives. Comment procéder? ne laissez pas les enfants approcher tant qu’ils ne sont pas calmes. Un à la fois. le chiot n’aime pas? dirigez son attention vers VOUS. donnez lui des récompenses et faites le avancer autour des enfants sans que ceux-ci ne le touchent. Il doit associer la présence d’enfants à une expérience agréable. Quand vous le sentirez détendu, approchez vous de plus en plus d’un enfant calme à la fois, toujours en le récompensant. quand il sera complètement détendu autour des enfants, exposez le à de plus grands groupes, toujours en gardant le contrôle de la situation et en vous assurant que le chien est réceptif et dans un état »zen ». Vous le sentez stressé? reculez plus loin, changez son état d’esprit et rapprochez vous seulement si vous le sentez détendu.
- une autre expérience importante; le contact avec ses congénères… un chiot qui se fait brutaliser par un adulte va en garder des séquelles toute sa vie. Ne le mettez qu’en présence de chiens équilibrés et patients.
- les chiens doivent subir des attouchements provenant d’étrangers tout au long de leur vie. Il est donc crucial que ce soit agréable pour eux. Les gens ont l’horrible réflexe de tapoter la tête des chiens, ce n’est pas en soit plaisant pour eux, mais ils devront y faire face de manière récurrente, alors il faut que ce toucher soit associé à un stimulus de plaisir. Il est nécessaire que le chien ait un point de fuite disponible dans ces situations. Si le chien fuit constamment, alors il n’est pas prêt pour les nouvelles situations imposées.
- Il faut y aller petit à petit. Des situations peu stressantes pour commencer, ensuite, on passe aux festivals, carnavals, etc.
- L’entrainement; il n’est JAMAIS trop tôt. Cette croyance est basée sur les méthodes coercitives utilisées antérieurement par beaucoup de »dresseurs ». Un chiot de deux mois est prêt et réceptif. À mini doses et seulement avec du positif. Son cerveau peut en prendre beaucoup, mais sur de très courtes sessions. Les punitions, les coups de colliers, et les corrections brutales sont en fait un frein à son apprentissage. Montrez lui ce que vous voulez, il va suivre. Ne le punissez pas dans le cas contraire.
- Prenez note… rien de nous oblige à laisser votre chien se faire flatter par tous les inconnus qu’il rencontre. Au contraire. Lorsque votre chien fait sa promenade, il en retire un véritable plaisir, Il adore MARCHER avec vous. Le mouvement continu, c’est ce qu’il adore. Chaque stop n’est pas autant apprécié que l’action de marcher. Alors, lorsqu’on vous interrompt sans cesse, ne vous gênez pas pour poursuivre votre marche. Votre chien ne sera pas moins sociable.
- Voici un excellent video sur la manière de procéder: https://www.youtube.com/watch?v=EORq7MOOioA
http://www.clickertraining.com/dont-socialize-the-dog
https://positively.com/dog-behavior/puppy-knowledge/puppy-socialization/